La French Tech Bordeaux accélère

Mikael Lozano et Philippe Métayer

La French Tech, c’est un label ? Une marque ? Une mission ?

Philippe Métayer : Je dirais les 3. Créée en 2014 par le ministère de l’Economie, la Mission French Tech favorise l’émergence d’entreprises innovantes et soutient leur rayonnement en France et à l’international. Ce dispositif se déploie au travers de programmes variés, portés par 13 Capitales et 45 Communautés French Tech en France et 63 Communautés à l’international. Présente partout dans le monde, la French Tech constitue un immense réseau dans près de 110 villes – de Sidney à Abidjan, de Boston à Rio. Bordeaux, qui a décroché ce précieux label, porte un ambitieux programme « d’ouverture et d’inclusion » en faveur de tous les entrepreneurs engagés dans l’innovation.

Justement, à qui s’adresse La French Tech ?

Mikaël Lozano : La French Tech s’adresse avant tout aux jeunes entreprises, qui font vivre l’innovation de façon plurielle : innovation de rupture, d’usage ou de procédé, innovation sociale, numérique… Il faut considérer La French Tech comme un hub, qui met en relation les startups avec des investisseurs, des établissements du chiffre, des décideurs locaux, mais aussi des opérateurs publics, des structures d’accompagnements… Nous jouons le rôle de structure facilitatrice et aiguillons rapidement les entrepreneurs vers les bons interlocuteurs, sans perte de temps. Avec un double objectif : fluidifier les échanges et faciliter les prises de décision.

Quelles sont vos principales missions ?

P.M : Comme toute entreprises, les startups sont confrontées à des problématiques de recrutement, de développement à l’international, de croissance ou de réseau… Par ses programmes et actions spécifiques, la French Tech entend « désiloter » les structures et décloisonner l’information. En un mot, favoriser les synergies ! Un exemple ? Face à la pénurie de talents dans certains secteurs en tension, le programme French Tech Visa permet aux startups de recruter des profils experts non-Européens et de leur obtenir un visa de travail très rapidement, grâce à une procédure accéléré. Au plus près des territoires, des actions comme « Job Connect » permettent aux startups de rencontrer facilement et rapidement des talents de France et d’ailleurs.

Le dernier Job Connect a ainsi mis en relation près de 2 596 candidats, 99 startups… pour 387 offres d’emploi proposés ! (chiffres édition d’avril 2021)

M.L : Parmi les autres programmes nationaux déployés en région, French Tech Central permet de prendre RDV avec les correspondants et correspondantes innovation d’une vingtaine d’acteurs publics (URSSAF, impôts…) et auprès d’entreprises privées, dont la Caisse d’Epargne Aquitaine Poitou-Charentes. Notre ambition ? Simplifier au maximum les démarches des entrepreneurs, en leur donnant toutes les cartes en main pour rencontrer les bons experts au bon moment. Depuis son lancement en juin dernier, 385 rendez-vous ont été concrétisés grâce à notre plateforme web… Aujourd’hui, nous comptons renforcer nos collaborations en organisant notamment de nouveaux ateliers thématiques, en partenariat avec les acteurs publics et privés.

La Région Nouvelle-Aquitaine est-elle un territoire fertile ?

P.M : Oui ! La Région compte aujourd’hui 7 écosystèmes labellisés French Tech : Bordeaux, Pays Basque, Pau-Béarn, Lot-et-Garonne, Périgord Valley, Limoges, Atlantic Valley*.  Cela représente environ 1 000 entreprises (dont 400 startups), et près de 25 000 emplois en région. La Nouvelle-Aquitaine se classe parmi les territoires les plus dynamiques de France, puisque nous sommes désormais présents dans le classement French Tech 120**, avec nos 4 pépites néo-aquitaines : Geosat et Ultra premium Direct, lauréates en 2021, et Threefrog Therapeutics et Loisirs Enchères, lauréates en 2020.

* La Rochelle, Poitiers, Niort
** ce classement récompense les 120 startups françaises en hypercroissance