Pour accompagner les évolutions sociétales liées à la transition énergétique, la CEAPC s’est dotée d’un pôle d’expertises en Green business. Avec sa filiale régionale Hélia Conseil, spécialisée en ingénierie financière, elle est aujourd’hui capable de répondre à tous les besoins des éco-filières du territoire dans leur projet de développement. Zoom sur le financement du projet Méth’Innov …

Porteuse de promesses, l’économie verte façonne depuis quelques années le paysage entrepreneurial en région. Engagée dans cette évolution utile et durable, notre Caisse régionale accompagne les acteurs locaux dans leurs besoins de financement. Photovoltaïque, biomassse, éolienne et plus globalement recyclage et valorisation des ressources …quelle que soit l’envergure du projet, la CEAPC soutient ces initiatives à l’échelle locale, nationale voire internationale en s’appuyant sur ses expertises et sur celles de ses filiales. Des projets de long terme qui mettent plusieurs années à murir et qu’il convient d’encourager à chaque étape : presque 10 années pour Meth’Innov et le financement est bouclé, le projet verra le jour !

Meth’Innov : naissance d’un projet

Le site d’implantation du projet Meth’Innov se situe à Melle dans les Deux-Sèvres à 30 km au sud-est de Niort.
Tout a commencé avec le classement en zone de captage de Marcillé sur la commune de Saint Génard, à l’est de Melle. Sur cette aire d’alimentation, toute goutte d’eau tombée au sol est susceptible de parvenir jusqu’au captage, que ce soit par infiltration ou par ruissellement. Un périmètre est donc délimité dans le but principal de lutter contre les pollutions risquant d’altérer la qualité de l’eau prélevée. Ce déclencheur a permis, à la demande des éleveurs, d’appréhender un sujet plus global, celui de la gestion des sols pour limiter le lessivage et maintenir leur fertilité.

Dès 2010, la Coopérative Entente Agricole (CEA), affichant une collecte de 130 000 Tonnes de céréales par an pour environ 400 adhérents, s’empare du dossier et décide de s’impliquer dans ces problématiques environnementales. Le projet de la mise en place d’un «méthaniseur» est rapidement mis à l’étude. L’ambition est de traiter les effluents d’élevage et de permettre l’épandage de digestat (Cf « La méthanisation : Qu’est-ce que c’est ? ») afin de maintenir la fertilité des sols et l’élevage sur ce territoire du Plateau Mellois. Le principe de méthanisation agricole en injection directe apparait alors le plus adapté.
Ensuite, le projet prend forme et les étapes se succèdent : rapport de faisabilité de GrDF favorable, réunions publiques sur l’environnement et la santé, autorisation d’exploitation, permis de construire accepté, choix du constructeur Naskeo, subventions allouées par la Région Nouvelle Aquitaine, l’ADEME et l’Agence de l’eau Adour-Garonne… Très tôt et afin de fiabiliser le projet, la CEA formalise, avec les apporteurs agricoles et agro-industriels, la sécurisation de 40 000 T d’intrants par la signature de lettres d’intention puis de protocoles d’accord. Deux autres sponsors viennent alors rejoindre la coopérative CEA et les éleveurs : Naskeo Environnement et Seolis Prod.
Aujourd’hui, un nouveau cap est passé, celui du financement. Le contrat de crédits, porté à 70% par notre Caisse Régionale et arrangé par notre fililale Helia Conseil, englobe le financement d’un crédit long terme pour la construction de l’unité de méthanisation et un crédit relais pour la TVA et les subventions. Un concours qui va permettre à CEA de passer de la phase de projet à la réalisation.

Un cercle vertueux

Rappelons le bénéfice de la méthanisation pour l’ensemble des acteurs participants :
– valorisation locale des déchets avec optimisation logistique
– pérennisation des filières agricoles et agro-industrielles locales
– réduction des odeurs liées à l’épandage des effluents : digesteur hermétique avec traitement d’air
– production d’énergies renouvelables en substitution des énergies fossiles
– substitution partielle des engrais chimiques par des fertilisants
– soutien de l’économie locale.
L’approvisionnement du « méthaniseur » sera réalisé par les éleveurs, en proximité, à hauteur de 34.000 tonnes. Ils fourniront du fumier et du lisier de bovin, du fumier de caprin, du lisier de porc. Ces apports seront complétés par 3 000 tonnes de déchets de céréales et d’oléagineux. Les déchets d’abattoir seront totalement exclus du circuit. Toute cette matière première produira environ 1 800 000 m3 de gaz injectable dans le réseau GrDF. Les effluents d’élevage se situent à une distance inférieure à 10 Km autour du site. Le digestat, quant à lui, sera épandu dans un rayon de 15 Km et réparti, avec un plan d’épandage suivi, sur 4 600 ha. Un cycle court qui s’inscrit localement et répond à toutes les exigences de l’économie circulaire !

« Avec ce projet de territoire, nous allons créer 5 emplois à Melle, et améliorer la gestion de 30 000 tonnes de fumier en limitant l’émission de gaz à effet de serre, et en apportant au sol des engrais organiques facilement assimilables par les plantes. Nous allons aussi fournir de manière renouvelable du gaz permettant à 1 254 voitures de réaliser 30 000 km par an, » confie Jacques Maroteix, Président de la coopérative CEA, à l’origine du projet.

La méthanisation : qu’est-ce que c’est ?

La méthanisation est un procédé biologique permettant de valoriser des matières organiques en produisant une énergie renouvelable, le biogaz, et un fertilisant, le digestat. C’est un procédé naturel de transformation de la matière organique par des bactéries en absence d’oxygène. La « digestion anaérobie » conduit à la formation d’un biogaz riche en méthane et utilisable après traitement dans le réseau de GrDF.
Pour optimiser et contrôler les réactions de fermentation, les matières sont introduites à l’intérieur d’un digesteur : cuve fermée, chauffée, brassée. Le procédé de méthanisation retenu par Meth’Innov est un système en régime de température mésophile (bactérie vivant entre 37 et 42 °C). Actuellement, plus de 80% des unités de méthanisation traitant des effluents animaux fonctionnent avec cette technologie et le constructeur du « méthaniseur », l’entreprise NASKEO, est reconnue au niveau international. En sortie de digesteur, deux effluents stabilisés et désodorisés sont obtenus : un liquide et un solide. Nous les appelons digestat. Ils peuvent être épandus en agriculture, sans odeur. Ces éléments fertilisants sortent du digesteur après fermentation majoritairement sous la forme organique, facilement assimilable par les plantes.

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